Verdun: Le parquet de Verdun ouvre une enquête pour contestation de crime contre l'humanité

Verdun: Le parquet de Verdun ouvre une enquête pour contestation de crime contre l'humanité.   

Emis le 17 Novembre 2025 à 11h10

Une enquête a été ouverte à l’encontre du président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP) après la messe célébrée samedi à Verdun. Le parquet vise Jacques Boncompain, qui a tenu devant la presse des propos révisionnistes affirmant notamment que Philippe Pétain était « le premier résistant de France ».
L’enquête porte sur la contestation publique de crimes contre l’humanité commis durant la Seconde guerre mondiale et sur la tenue d'une réunion politique dans un local servant habituellement à l'exercice d'un culte, a indiqué la procureure de Verdun, Delphine Moncuit ce lundi matin.
Le prêtre officiant, Gautier Luquin, est lui aussi visé pour provocation par ministre du culte à la résistance à l'exécution des lois ou actes de l'autorité publique.
Les propos révisionnistes sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d’amende.
Figure militaire de la bataille de Verdun, Philippe Pétain a dirigé ensuite le régime de Vichy, collaboré avec l’Allemagne nazie et été condamné à l’indignité nationale en 1945, sa peine de mort étant commuée en prison à vie.

Emis le 14 Novembre 2025, mis à jour le 15 Novembre 2025

La messe en hommage au maréchal Pétain, finalement autorisée par la justice, s’est tenue ce samedi 15 novembre à l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun. Initialement interdite par le maire en raison de risques de troubles à l’ordre public, la cérémonie avait été rétablie par le juge des référés, estimant que ces risques n’étaient pas suffisamment établis.

Selon le préfet de la Meuse, la célébration s'est déroulée à huis clos, strictement réservée aux membres de l’ADMP figurant sur une liste transmise aux autorités. Aucune prise de parole politique ni lecture de textes militants n’a eu lieu, conformément aux conditions imposées.

Deux individus, présentés comme proches du Parti de France, ont toutefois tenté d’entrer dans l’église et ont harcelé les forces de l’ordre. En dehors de cet incident isolé, l'ordre public a été maintenu.

À l’extérieur, de nombreux manifestants se sont rassemblés pour protester contre la tenue de ce service religieux.

À la sortie, l’organisateur a tenu des propos révisionnistes, déclarant :
« Ce n’était pas un hommage. Pétain a été le plus grand sauveur de juifs. »

Après la cérémonie, des propos révisionnistes tenus en marge de la messe ont conduit le préfet à annoncer la saisine du procureur, via l’article 40 du Code de procédure pénale. Il accuse l’association organisatrice d’avoir détourné le cadre mémoriel à des fins politiques.

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a réagi sur les réseaux sociaux, condamnant fermement ces propos révisionnistes.

(Photo: Jean Christophe Verhaegen - AFP)