22 mai 2025 - 2355 vues
Le monde agricole meusien au centre de la visite de la Ministre de l’Agriculture.
La Ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Annie Genevard, s'est rendue à Bar-le-Duc et à Longeville-en-Barrois ce 22 mai. La ministre a débuté sa visite à l'EPL Agro de la Meuse à Bar-le-Duc, où elle a rencontré des élèves, et découvert le hall alimentaire, récemment rénové et dédié à la transformation de produits animaux.
Renouvellement de générations et installations
L'occasion de parler du renouvellement de générations et les contraintes liées à l'installation, avec un exemple concret, celui de Elia en BTSA ACSE - Analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole qui a de réelles difficultés pour s'installer.
"J'ai pu commencer des démarches pour la reprise de foncier. J'ai été jusqu'à demander à la banque, la validation de la banque, et jusqu'au jour où le Cédant nous appelle et nous dit : écoutez, il y a une grosse exploitation qui m'a proposé beaucoup plus gros. Et donc, bah, finalement, je suis désolée pour vous, vous étiez mon premier choix, mais mon choix est fait. Avec une proposition...de ce montant. Plan B, attendre et chercher la prochaine opportunité. Sinon Plan B, si jamais je n'arrive pas à m'installer ?
Parce que ma volonté première, c'est vraiment de m'installer, d'avoir ma propre exploitation agricole. En attendant d'avoir ma propre exploitation, bien sûr, travailler dans une exploitation en étant ouvrière et tout en continuant mes recherches et mes démarches pour ensuite espérer m'installer"
Pour Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le renouvellement des générations est l'une des priorités.
"On est ici au cœur de la problématique à laquelle je porte une attention particulière, qui est celle de la formation, puisque, dans moins de dix ans, nous allons perdre près de la moitié de nos exploitants agricoles. Donc, le renouvellement des générations, c'est la priorité des priorités."
Proposition de loi sur la levée des contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur
Elle s'est rendu à la ferme du Val d'Ornain à Longeville-en-Barrois, une exploitation familiale diversifiée, cette ferme qui allie élevage, fabrication de glaces, production de fruits et légumes. Lors de son déplacement, elle était accompagnée du Sénateur Franck Menonville, qui est aussi co-rapporteur de la proposition de loi sur la levée des contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur (qui sera débattue à l'Assemblée nationale à partir de ce lundi 26 mai).
"C'est un texte important qui a pour ambition de lever les entraves qui pèsent sur le métier d'agriculteur, qu'il s'agisse de l'accès à l'eau, qu'il s'agisse de la simplification pour l'installation de bâtiments d'élevage, qu'il s'agisse de produits visant à permettre aux cultures de pouvoir résister aux insectes ou aux maladies qui les ravagent. Donc, il y a beaucoup de choses dans ce texte de loi qui ont été pensées dans le sens de vraiment faciliter la vie des éleveurs." Annie Genevard.
La proposition de loi prévoit notamment de modifier les règles encadrant l'usage de certains pesticides, en particulier l'acétamipride à titre expérimental et pour un temps limité.
" Il existe des filières où il y a des impasses de traitement, qui menacent l'existence même de ces filières. Je pense à la filière de la noisette, je pense à la filière de la pomme.
Elles ont, ces filières, connaissent des agresseurs qui ne peuvent pas être éliminés aussi efficacement qu'avec cette substance, qui est autorisée partout en Europe.
Et qui a fait l'objet jusqu'en 2033, et peut-être sera-t-elle encore prolongée. Et surtout, qui a fait l'objet d'études très nombreuses qui démontrent que cette substance n'est pas préjudiciable ni à la santé humaine, ni à la santé de l'environnement. Cette substance sera réservée aux filières en impasse de traitement, de façon dérogatoire et en étant conditionné à la recherche d'alternatives, dont toutes les précautions ont été prises pour que les choses soient bien cadrées et que ce ne soit pas une réintroduction sans condition." Annie Genevard.
Dans ce texte, il est aussi parlé de l'Office Français de la Biodiversité. Des dispositions réécrites entendent, je cite, "apaiser les relations entre l'Office Français de la biodiversité (OFB) et les agriculteurs".
Des échanges ont eu lieu sur de nombreux sujets d'actualité agricole avec les représentants syndicaux et de la filière agricole, comme par exemple sur la loi d'orientation agricole, l'un des principaux points de friction avec la proposition de loi qui sera débattu donc ce lundi, concernant la levée des contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur (selon eux (la proposition de loi) est "méconnaissable : vidée de sa substance, sur-amendée et désormais contre-productive pour notre profession ! Ce texte devait alléger les contraintes, redonner de la compétitivité à nos exploitations, défendre le monde agricole. Il faut qu’il retrouve son esprit d’origine !"), ou les jeunes agriculteurs et la FDSEA appelle à la mobilisation ce 26 mai.
"Je leur dis d'abord : pas de violence, ni à l'égard des biens, ni à l'égard des personnes. S'ils manifestent, c'est la démonstration que ce texte est pour eux extrêmement important.
Moi, je les ai engagé à aller plutôt à la rencontre des parlementaires, discuter avec eux, leur expliquer pourquoi cette loi est importante pour eux. Voilà, et je pense qu'ils sont dans cet état d'esprit. Du moins, j'informe le vœu, parce que les parlementaires, ils sont libres de leur vote. Mais pour être libre de son vote, il faut être éclairé sur les enjeux, et les enjeux sont considérables."
Manifestation des agriculteurs ce 26 Mai 2025 en Meuse.
Les jeunes agriculteurs de la Meuse et la FDSEA de la Meuse appellent à la mobilisation le 26 mai à partir de 09h30 à Verdun – Ligny-en-Barrois – Bar-le-Duc.
Les agriculteurs seront présents sur les ronds-points autour de Verdun à Maximo et Europe (Carrefour), Ligny-en-Barrois à Essilor et Bar-le-Duc à Marbot.
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