Notre département est concerné comme ses voisins lorrains par le phénomène du travail frontalier. Ce ne sont pas moins de 3 241(*) nord-meusiens ou nord-meusiennes qui franchissent quotidiennement la frontière afin d’aller à leur travail, soit 9,9 % de la population active de l’arrondissement de Verdun qui se place ainsi dans les 6 intercommunalités lorraines ayant la part de frontaliers la plus élevée.
Le nombre des frontaliers vers la Belgique (1668 personnes) dépasse de peu celui des navetteurs vers le Luxembourg (1572 personnes). Cela ne surprendra personne que le gros du contingent des frontaliers meusiens en Wallonie vient de la Communauté de Communes de Montmédy voisine tandis que le flux le plus important vers le Luxembourg est originaire de la Communauté de Communes de Spincourt.
Les destinations principales des travailleurs meusiens en Belgique se concentrent sur Virton et sur Harnoncourt tandis que les frontaliers meusiens vers le Grand Duché ont très majoritairement trouvé un emploi à Luxembourg ville ou dans le Sud Luxembourg (région d’Esch sur Alzette).
Le flux des frontaliers sortants de la Meuse augmente au rythme de 3% par an depuis 2011.
Parmi ceux-ci, 700 travailleurs belges ont choisi d’habiter la bande frontalière de notre département quitte à devoir retourner chaque jour dans leur pays y exercer leur métier.
Le mode de transport utilisé quasi exclusivement par ces travailleurs est sans surprise la voiture individuelle. Une raison à cela : l’absence d’offre de transport collectif sur ces axes de circulation à l’écart du sillon lorrain Metz – Thionville - Luxembourg, principal couloir de mobilité du travail transfrontalier lorrain desservi par le train.
La majorité des trajets résidence – lieu de travail se situant dans la fourchette 30 – 60 km hors zone couverte par les réseaux urbains de transport ne laisse pas d’autre choix que l’usage de l’automobile.
Notons qu’il n’existe pour l’heure aucune ligne transfrontalière d’autocar courte distance sur l’aire qui nous intéresse ici.
Sans doute, ça et là, au gré des situations locales et des conjonctions de lieux de départ et de travail qui ont pu se faire jour, la pratique du covoiturage s’est-elle instaurée mais elle ne concerne qu’une frange très restreinte de cette mobilité transfrontalière.
Il est certain que la distance, les difficultés de circulation et l’augmentation constante du coût des carburants influe en négatif sur la mobilité du travail transfrontalier.
(*) : chiffres de la DREETS Grand Est d’après les données INSEE du recensement 2019