Rue de Champagne à Bar-le-Duc : entre inquiétude, colère et solidarité après l’effondrement du mur


13 novembre 2025 - 6012 vues

Rue de Champagne à Bar-le-Duc : entre inquiétude, colère et solidarité après l’effondrement du mur.

Depuis l’effondrement du mur de soutènement survenu le 31 octobre rue de Champagne à Bar-le-Duc, la vie du quartier est bouleversée. Si les 95 habitants évacués ont été directement touchés, l’impact se fait aussi sentir sur les riverains et les parents d’élèves de l’école Jean-Cocteau-Bas, située à proximité immédiate du sinistre.

Des parents d’élèves inquiets et en colère

Une pétition a été lancée à l’initiative de M. Toussaint, parent d’élève, pour dénoncer le manque d’information et d’écoute de la mairie. En cause : la mise en place soudaine de barrières de sécurité autour de l’école (depuis en grande partie enlevées), sans explication claire.

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Face à cette situation confuse, les accès ont été modifiés et les enfants doivent désormais entrer sur le haut de la Rue de Champagne, proche de l'intersection avec le Bouelvard Marizier.
Les parents pointent également d’autres problèmes non résolus : poubelles éventrées, absence de sonnette, chemin d’accès (entre les escaliers et la porte principale) à l'école abîmé… autant de détails qui, selon eux, témoignent d’un manque d’attention envers la sécurité et le confort des élèves.

Un quartier toujours sous surveillance

Sur le plan technique, la situation du mur effondré reste préoccupante. Le boulevard Marizier demeure fermé à la circulation, et l’accès au quartier de la Côte ainsi qu’à l’hôpital se fait uniquement par la route de Behonne.
La Ville travaille toutefois à la réouverture partielle du boulevard Marizier, dans le sens de la montée, afin de permettre un accès différencié à l’hôpital. La décision sera prise au vu des résultats des analyses. Un diagnostic géotechnique a été réalisé par les équipes de Laboroute Lorraine le mardi 4 novembre, avec des sondages sur le mur et les éboulis. Des prélèvements ont été effectués pour analyse en laboratoire, et des sondages complémentaires ont été menés recemment autour de l’immeuble. Les résultats sont attendus dans les prochains jours.
Parallèlement, un bureau d’études structures doit intervenir pour déterminer s’il existe des incidences particulières sur le bâtiment. Le site, entièrement vidé, reste sous haute surveillance, avec un dispositif de sécurité renforcé comprenant caméras, détecteurs de présence et alarmes.

Des habitants évacués toujours dans l’attente

Les 95 locataires évacués ont vu leurs loyers suspendus. Parmi eux, 49 personnes sans solution sont hébergées dans des hôtels, aux frais de la Ville, en attendant les résultats des expertises.
18 personnes, âgées de 12 à 75 ans, sont hébergées à l’hôtel de la Gare, où les repas sont fournis par la cuisine centrale. 31 autres habitants, âgés de 1 à 80 ans, sont logés à l’hôtel Bertrand, qui assure également la restauration.
La Ville prend en charge les nuitées et les repas.
Les enfants disposent de cartes de bus temporaires pour emprunter gratuitement les transports scolaires, et la Ville prend en charge la restauration scolaire. Une continuité de service a également été mise en place par La Poste, en lien avec l’OPH, afin d’assurer la distribution et la récupération du courrier des habitants concernés.

Au plus fort de la crise, près de 50 bénévoles de la Croix-Rouge ont été mobilisés pour venir en aide aux habitants, assurer leur accueil, leur orientation et répondre à leurs besoins essentiels.

L’hébergement, initialement prévu jusqu’au 12 novembre, est prolongé jusqu’au 20 novembre, le temps d’obtenir un diagnostic complet sur la stabilité du terrain et la sécurité des immeubles.

Une solidarité qui s’organise

Face à la détresse des habitants, le Secours populaire a lancé une cagnotte en ligne intitulée Locataires rue de Champagne - BLD, afin d’aider les sinistrés à financer des produits de première nécessité. Au 8 novembre, près de 940 euros avaient déjà été collectés.

En attendant les conclusions des experts et un retour progressif à la normale, le quartier reste sous tension. Entre incompréhension, fatigue et solidarité, les habitants espèrent désormais retrouver un peu de stabilité après ces jours d’angoisse.