Instant Nature Meusienne – Novembre 2025 : Comprendre l’épidémie d’influenza aviaire avec Rémy Lepron
Pour ce nouvel épisode du mois de novembre 2025, Rémy Lepron, photographe naturaliste meusien, revient sur un sujet d’actualité dans Instant Nature Meusienne sur Meuse FM : l’épidémie d’influenza aviaire qui touche actuellement les grues cendrées et d’autres espèces d’oiseaux migrateurs dans notre région.

Une émission à ne pas manquer pour faire le tri entre faits scientifiques et rumeurs virales.
Alors que la migration des grues bat son plein, des centaines de milliers d’oiseaux traversent le ciel meusien. La Meuse se situe en effet dans un couloir migratoire majeur reliant le nord de l’Europe au sud du continent. Cette année, plus de 300 000 grues survolent nos paysages, et certaines choisissent même d’hiverner chez nous.
Mais ce spectacle naturel, habituellement synonyme de beauté et de liberté, est assombri par un virus hautement pathogène : l’influenza aviaire.

Une épidémie qui s’étend sur toute l’Europe
L’épidémie a été détectée mi-octobre en Allemagne, avant de se propager rapidement le long des routes migratoires vers la Belgique, la France, le Luxembourg et l’Espagne. Dans le Grand Est, les premiers cas ont été observés autour du lac du Der — site d’escale majeur pour les grues — puis presque simultanément en Meuse, dès le 20 octobre.
Les analyses ont confirmé la présence du virus d’influenza aviaire hautement pathogène, responsable d’une mortalité importante chez les grues et d’autres espèces d’oiseaux sauvages.
Contrairement à certaines idées reçues qui circulent sur les réseaux sociaux, la surpopulation n’est pas la cause de la propagation. Rémy Lepron explique que c’est plutôt la forte concentration temporaire d’oiseaux lors du pic migratoire d’automne (octobre novembre), combinée à la diminution des zones humides, qui favorise la transmission du virus.

Des symptômes visibles et une vigilance nécessaire
Chez les grues, la maladie se manifeste par un comportement inhabituel : un oiseau isolé, posé à l’écart du groupe, peu farouche, peut être atteint de la malaide. Rapidement, il présente des tremblements, des troubles de l’équilibre et de la respiration, avant de succomber.
D’autres espèces sont concernées : canards, cygnes, mais aussi petits passereaux, souvent moins visibles, ce qui rend la mortalité plus discrète.
Rémy rappelle également la différence entre l’influenza aviaire chez les oiseaux et la grippe aviaire chez l’homme : il s’agit de maladies distinctes, et le risque pour l’humain reste extrêmement faible dans le cadre de la faune sauvage.

Pas de vaccin pour la nature sauvage
Hélas, il n’y a pas de solution miracle. S’il existe un vaccin pour les élevages, il est inapplicable à la faune sauvage : la vaccination nécessitant une injection sur des oiseaux sains d’élevages — donc impossible à réaliser sur des populations migratrices en liberté.
Cette absence de solution renforce l’inquiétude face à la mortalité élevée observée et au risque de transmission aux autres oiseaux notamment pour les rapaces et autres charognards qui mangent les cadavres d’oiseaux infectés.
Que faire si vous trouvez un oiseau mort ou affaibli ?
La première règle : ne pas approcher, ni toucher l’oiseau.
Notez les coordonnées GPS ou l’emplacement précis de la découverte et contactez la mairie de la commune ou l’Office Français de la Biodiversité (OFB) qui prendront les mesures pour enlever les oiseaux.
Retrouvez l’émission “Instant Nature Meusienne avec Rémy Lepron” sur Meuse FM chaque samedi, dimanche et lundi à 10h sur Meuse FM Bar-le-Duc et Commercy. Et toutes les autres, en replay, sur notre site internet !

© photos : Rémy LEPRON : https://www.facebook.com/lepron.remy
